Ouest France du mardi 18 mars 2008
Rassembleur, apprécié et représentatif, Daniel Moysan réunissait tous les ingrédients nécessaires à une droite victorieuse.
19 h 30, dimanche 16 mars, mairie de Crozon. « Évidemment que j'ai préparé un discours ! J'étais tellement sûr d'être élu ! » Euphorisé par son « score sans appel » sur sa rivale socialiste, Daniel Moysan, 62 ans, bondit lestement sur une table, micro en main, et lance, radieux, cette entrée en matière relativement fracassante. Les applaudissements enthousiastes et les rires de connivence qui saluent la répartie n'empêchent pas quelques murmures offusqués de s'élever dans la salle. Choquante, vraiment, cette assurance ? Non.
Coup de bambou au 1er tour. Le nouveau maire de Crozon pouvait être confiant. Et ce n'est pas Dominique Trétout qui viendra le contredire. Ce 16 mars, autant Moysan la jouait gagnant, autant Trétout s'était, elle, préparée à perdre. Calme et résignée. Le coup de bambou, elle l'avait déjà pris au premier tour. Quand il s'est avéré qu'elle n'arrivait pas en tête. Le calcul était alors vite fait. Les électeurs du désormais hors-jeu Jean-Jacques Fabien n'allaient pas hésiter une seconde à voter au 2e tour pour Daniel Moysan, leader à droite. Et avec grand plaisir encore !
La gauche n'avait aucune chance. Chaleureusement salué par un Daniel Moysan très élogieux à son égard, Jean Cornec, maire de Crozon pendant 19 ans, était arrivé aux mêmes conclusions dès le premier tour : « Quand la droite se mobilise à Crozon, la gauche n'a aucune chance, confiait-il en aparté. Le score de Daniel Moysan approche celui de Sarkozy, 58 %. Nous, on a réussi à passer, pendant toutes ces années, sur des scores acrobatiques ! Cette fois-ci, la donne était différente : Daniel Moysan a aussi rassemblé sur sa personne. Il a plu aux gens. Et il a montré un grand sens du contact. »
L'homme Daniel Moysan. Lucide, Dominique Trétout en convient : « À notre équipe soigneusement composée, les Crozonnais ont préféré l'homme Daniel Moysan. Si représentatif finalement... La majorité de la population de Crozon peut facilement s'identifier à lui : la soixantaine, retraité en forme, très axé sur la problématique santé... »Tous les ingrédients d'une droite victorieuse étaient donc réunis : « Oui, répond Jean Cornec. Et ça s'est encore confirmé au second tour. L'écart s'est terriblement creusé entre les deux candidats. »
2e tour à droite toute. En témoignent les totaux collectés, dimanche, dans les deux bureaux de vote a priori favorables à Dominique Trétout. Au Fret, elle faiblit nettement. Et, à Tal-ar-Groas, bastion de gauche, elle perd carrément des voix : « Là, ça fait mal, soupire-t-elle. C'est le coup dur du deuxième tour. » "Elémentaire alternance" observe modestement Daniel Moysan avant de reconnaître « le formidable travail accompli sans relâche sur le terrain » par son équipe : « Bravo, bravo mes amis ! Vous avez déjà fait preuve d'une rare efficacité. Nous allons maintenant nous montrer dignes de ce souffle nouveau.
"Fraternité". Son rôle de rassembleur, Daniel Moysan le prendra très à coeur : « Guidé par l'intérêt général, je serai le maire disponible au service de tous les Crozonnais. Sans esprit de clan ni idéologie politique. En privilégiant l'écoute et la main tendue. Je place mon mandat sous le signe de la fraternité, valeur que je porte en haute estime. À Crozon, la fraternité sera donc la règle de notre vie en société. »
Frédérique GUIZIOU.