Pollution pétrolière et "lieux refuges"

Publié le par daniel

La question m'a été posée de savoir si j'étais « d'accord pour que la baie de Douarnenez devienne une zone refuge pour les pétroliers poubelles, prêts à larguer leur cargaison sur nos côtes ». Au delà de ma réponse qui bien évidemment est négative, il m'a semblé intéressant de situer le problème dans un contexte plus général afin de clarifier les différentes responsabilités en la matière.

Chaque jour, près de 200 navires, transportant des produits pétroliers bruts ou raffinés, produits chimiques et matières dangeureuses en tous genres, doublent Ouessant. L'amiral, préfet maritime, représentant de l'Etat en mer, a parmi ses missions la préservation de l'environnement, dont la lutte contre les pollutions volontaires (dégazage) ou accidentelles. La surveillance de ces navires relève des CROSS et le traitement d'un navire en difficulté répond à une procédure classique bien codifiée : analyse générale de la situation (météo, position géographique, état de la mer...), évaluation du danger, échanges radio avec le capitaine. A l'issue de ces procédures, le préfet maritime peut mettre en demeure le responsable du bateau de faire cesser le danger dans un délai fixé et faute d'une réaction appropriée, il a le pouvoir de prendre toutes les mesures qui s'imposent. Les remorqueurs d'assistance affrêtés par la marine, l' "abeille bourbon " pour ce qui nous concerne, sont entraînés à ces opérations et disponibles tout au long de l'année pour intervenir à la demande du préfet maritime. Ils sont en alerte à quai, à très faibles délais d'apareillage ou en mer dès que les conditions météo l'imposent, prêts à se porter vers un navire en difficulté, à l'assister ou à le prendre en remorque.

Une fois le navire en difficulté pris en remorque, la question de sa destination se pose en même temps que celle des « lieux refuges ». A ma connaissance, la baie de Douarnenez n'a pas été retenue pour servir de « lieu de refuge ».

Il convient enfin d'observer que la récente création du parc marin dont les objectifs clairement affichés sont : la connaissance du milieu marin, la protection de l'espace marin classé et le développement durable des activités dépendantes de la mer est en contradiction totale avec la notion de « lieu de refuge ». Comme la protection du milieu marin est au coeur de la stratégie de gestion du parc il n'y a pas lieu de s'inquiéter outre mesure, mais il convient toutefois de demeurer vigilant, en étroite concertation avec les autres élus des communes de la baie de Douarnenez.

 

Publié dans Analyses

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